L'éthylotest par téléphone

M. David Meheust a conçu un serveur vocal qui permet de déterminer le taux d'alcoolémie à partir de la consommation d'alcool et de paramètres comme le poids de la personne.

La rédaction de France 3 se posait la question si ce dispositif était une fausse bonne idée ou un nouvel outil dans le domaine de la prévention. A l'heure de l'éthylotest à 1 €, il vous en coûtera 2 € par le serveur vocal, et certainement plus si vous appelez d'un portable.

Une personne se prête au test, verdict 0,51 gr car elle ne pèse que 61 kg, il est donc au dessus du seuil autorisé en ayant bu que seulement deux bières. La proximité avec la Belgique et son vaste choix de bières plus ou moins fortes me laisse plutôt dubitatif sur la fiabilité du diagnostic. Les différentes contenances, les degrés d'alcool variant fortement, le serveur vocal ne peut pas déterminer précisément la quantité d'alcool pur ingérée. 

Le cafetier est lui aussi dubitatif. Tous les paramètres sont ils vraiment pris en compte ? Cela peut donner une idée mais pas un taux précis selon lui.

Je rappelle que l'alcool met 24 heures à se dissiper. Il faut faire attention à ne pas sous estimer sa consommation. En ne se focalisant uniquement que sur les boissons alcoolisées bues la soirée, il y a le risque d'oublier les consommations du midi qui entrent dans le calcul de l'alcoolémie. Les réglettes distribuées par les associations de prévention routière ont la même fonction, elles sont gratuites et apportent une information plus complète.

Le seul test valide est celui de l'éthylotest électronique. Les éthylotests chimiques ne sont pas tous fiables non plus, certains avancent le chiffre de 25% qui donneraient une estimation fausse. Les éthylotests recommandés par les instances gouvernementales sont supposées fiables encore faut-il s'assurer de la bonne conservation de ces tests. Des conditions de stockage inadéquates pourraient détériorer les cristaux réagissant à la présence d'alcool éthylique.

Le meilleur conseil est de désigner une personne dans le groupe qui ne boira pas, le capitaine de soirée, le bob pour les Belges.

Je m'interroge toujours sur la validité des seuils en cas de poly-consommation et de fatigue. Les effets conjugués des autres produits psychoactifs (cannabis, cocaïne, médicaments à base de benzodiazépine entraînant des troubles de la vigilance) avec l'alcool sont cumulatifs. Quelle est le degré de dangerosité d'une personne ayant bu une bière, fumé un joint et n'ayant pas beaucoup dormi la veille? Cette personne est en dessous des seuils pour chaque produit, pourtant ce type de comportement est dangereux mais non répréhensible. Comment situer les limites ?

Hervé Dizy